Les dangers du printemps
Vers mars ou avril, à la faveur du radoucissement, les bourgeons de la vigne se développent, éclatent et rejettent leur bourre : c’est le débourrement. Ces jeunes pousses évoluent en inflorescences puis en grappes. Elles sont très fragiles et les gelées de printemps représentent une vraie menace. À -2 ou -3 °C, elles sont détruites et la récolte compromise.
Les fleurs apparaissent en mai ou juin, quand la température avoisine les 20 °C. C’est la floraison, un moment-clé : de l’importance de cette floraison dépend le nombre de baies (les grains) par grappe. Si le froid et la pluie, fréquentes en juin, contrarient la fécondation, on parle de « coulures » ; Si les grains ne se développent pas normalement, c’est le « millerandage ». L’un et l’autre provoquent une baisse importante de la production.
L’été
Dès que le temps devient chaud et humide, il faut souvent traiter contre le mildiou, champignons qui peut anéantir des récoltes entières. Il faut rogner les pampres trop longs, les rattacher aux fils de fer du palissage, couper les « gourmands », rameaux qui ne portent pas de raisin mais accaparent la sève. On commence à enlever des feuilles pour éviter les risques de pourriture et favoriser la maturation. En juillet on pratique des « vendanges en vert » ce qui promet, en limitant le nombre des grappes, des jus plus concentrés.
Le raisin prend des couleurs
Fin juillet-début août dans l’hémisphère nord, les raisins change de couleur : c’est la véraison. Les futures baies à vin rouge passent de la couleur verte à la couleur rouge. Les baies destinées à la fabrication du vin blanc passent d’un vert opaque un vert translucide voire jaune doré.
À partir de ce moment, le vigneron surveille de près son raisin car la quantité de sucre augmente et l’acidité diminue. Le raisin est proche de la maturité.
Automne
L’automne est le point d’orgue du calendrier vigneron car c’est à cette époque que l’on vendange. Mais avant toute chose, il faut préparer le chai dès septembre, le nettoyer et le désinfecter.
Le climat décide du début de la date des vendanges, opération intense et joyeuse, après une année de labeur et d’angoisses liées aux intempéries.
Les deux tiers des vendanges sont mécanisés, sauf en terrain escapé, dans les grand terroirs et pour certains types de vinification qui nécessitent l’intégrité des baies ou des grappes. dans tous les cas, la vendange est triée pour retirer grains pourris et corps étrangers.
Une fois le vin en cuve, le vigneron s’active dans son chai puis commence les opérations sur la vigne, telle que la taille, en préparation du prochain millésime.
Hiver
Les vendanges sont le point d’orgue du calendrier vigneron. On célèbre la récolte, enfin mise à l’abri des intempéries après une année entière, de façons diverses liées au cycle de la vigne. La qualité du vin dépend du climat de l’année, mais aussi du flair et du savoir-faire du vigneron, qui observe le ciel, ses cultures et soigne sa vigne en fonction de la météo.
Voilà les ceps dénudés, les plantes en dormance. En labourant les vignes à l’entrée de l’hiver, les viticulteurs ont ramené la terre vers les ceps pour les protéger. Avant mars, ils traitent les maladies puis taillent pour adapter le nombre et la longueur des sarments (le nombre d’yeux ou futurs bourgeons) au rendement escompté. Un travail long, fastidieux, solitaire, accompli dans le froid et souvent sous la pluis, pourtant indipensable pour que la vigne produise, mais sans excès.